Leçon 4.1 L’importance de la communication interculturelle dans l’éducation ouverte

L’éducation ouverte est directement liée aux expériences internationales dans l’enseignement supérieur. D’une part, la communication médiatisée par Internet étend les possibilités d’interaction interculturelle à un plus grand nombre d’étudiants (Villar-Onrubia & Rajpal, 2016). D’autre part, l’internationalisation de l’enseignement supérieur facilite la mise en œuvre de pratiques numériques ouvertes.

C’est un cercle vertueux. Les expériences internationales se préparent à l’incorporation de ressources éducatives libres, cette incorporation des OER contribue à l’internationalisation des études universitaires. Cependant, dans le sens opposé, la déconnexion et les obstacles à l’innovation se renforcent mutuellement.

Par conséquent, les compétences en communication interculturelle sont importantes dans la promotion ainsi que dans la mise en œuvre de l’éducation ouverte.

 

Les compétences en communication interculturelle

Les compétences communicatives interculturelles sont un ensemble de compétences cognitives, affectives et comportementales qui conduisent à une communication et à un comportement efficaces dans des contextes interculturels.

Des recherches antérieures ont identifié un ensemble de huit compétences essentielles qui définissent des individus culturellement compétents. Pour qu’un individu puisse bien gérer les relations interculturelles, il faut avoir (a) une connaissance adéquate des cultures en contact, (b) des compétences cognitives pour développer des relations interpersonnelles positives, et (c) la résolution de problèmes et le renforcement des relations (Maya-Jariego , 2002; Maya-Jariego, Holgado & Santolaya, 2006). Les huit compétences sont résumées ci-dessous.

 

8 Compétences pour une communication interculturelle efficace

 

Compétence Définition
Compréhension de la culture de l’autre Une bonne connaissance des valeurs, des croyances et de l’idéologie de la culture de l’autre permet des attributions adéquates du comportement de ses membres. En plus de la connaissance spécifique de l’autre culture, la connaissance d’autres cultures en général peut également être utile.
Compréhension de sa propre culture Il existe une relation entre le niveau de connaissance de la culture et la connaissance qui peut être acquise au contact d’une troisième culture. Cela peut également aider à mieux faire face au processus d’acculturation.
Empathie Les échanges culturels nécessitent la possibilité d’adopter le point de vue de l’interlocuteur. Quoi qu’il en soit, c’est l’un des éléments d’efficacité les plus pertinents dans la communication, en général. La décentralisation cognitive et la capacité de reconnaître les différences permettent de s’adapter à des groupes culturellement diversifiés.
Tolérance à l’ambiguïté Il réfère à la capacité de faire face à des situations complexes, peu claires et incertaines qui peuvent survenir dans la communication interculturelle. Les relations interculturelles ont tendance à susciter un degré élevé d’incertitude et d’imprévisibilité.
Flexibilité cognitive Être capable de s’adapter facilement aux circonstances ou aux opinions des autres.
Retard dans l’évaluation du comportement des autres Possibilité de ne pas évaluer d’avance le comportement de l’autre. Il a également été appelé «respect pour les différences culturelles», en soulignant sa composante affective.
Des talents pour la résolution des problèmes Compétences managériales, résolution de tâches dans différents contextes, planification, etc.
Compétences pour établir des relations Capacité d’initier des contacts, de maintenir le contrôle sur l’image transmise dans l’interaction, de savoir comment s’adapter à la distance sociale requise et de faire un usage approprié des réseaux de soutien social.

 

L’exemple suivant illustre l’influence des compétences en communication :

Un conférencier marocain enseigne un tutorat individualisé sur Skype dans un cours de troisième cycle sur les stratégies de marketing enseignées en français pour les étudiants du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de l’Espagne et de l’Italie. La communication se développe en général sans problème. Malgré les différences nationales, l’enseignant a le sentiment que les pays de la Méditerranée partagent le même style de communication ouverte, expressive et amicale. Les interruptions par les étudiants, fréquentes, sont considérées comme un signe d’intérêt et facilitent la clarification par l’enseignant.

Un an plus tard, l’école de commerce marocaine a décidé d’ouvrir de nouveaux marchés en Asie et l’enseignant a répété le même cours avec les étudiants chinois. Le professeur a connu quelques différences dans le tutorat individuel. Les étudiants chinois sont généralement plus silencieux et ne posent pas de questions jusqu’à ce que le professeur termine son discours. Il a  le sentiment que les étudiants chinois sont moins expressifs, il est plus difficile pour lui d’interpréter les indices non verbaux, et il doit faire un effort supplémentaire d’empathie pour confirmer que les élèves suivent ses explications.

Après cette expérience, l’école de commerce a décidé de mettre en place un cours de formation des enseignants dans lequel les enseignants sont formés à la culture chinoise, les styles de communication et les compétences de communication interculturelle efficaces.